Friday, 17 June 2011

Communiqué: Syndicat des employé-es de D&P

Les 10, 11 et 12 juin derniers, le Conseil national de Développement et Paix, mouvement catholique de solidarité internationale, a adopté une résolution importante en rapport avec la crise qui secoue l’organisme depuis quelques mois. Celle-ci réitère l’appui des membres de Développement et paix à sa mission fondamentale et à son fonctionnement.

Le Conseil, plus haute instance décisionnelle de l’organisation, a ainsi « déclaré clairement sa position voulant que la mise en œuvre de sa mission et la réalisation de son option préférentielle pour les pauvres dépendent de sa capacité de continuer de travailler en réseaux et en coalition au Nord comme au Sud ». Dans la résolution, le Conseil national souligne également que : « Développement et Paix doit maintenir sa capacité décisionnelle dans le cadre de ses programmes et partenariats au Sud et au Nord, et qu’il s’agit d’un élément fondamental de l’efficacité de notre programme ».

Le préambule de cette résolution souligne que les membres et alliés de l’organisme sont nombreux à réclamer que la direction de Développement et paix revienne sur certaines décisions, notamment en ce qui a trait à l’implication directe des évêques du Sud dans le suivi des partenariats et à la suppression du financement à l’organisme partenaire mexicain PRODH.

Cette résolution fait suite à une série d’accusations formulées à l’égard de Développement et Paix par des groupes catholiques ultra conservateurs qui prétendent que l’organisme est en lien avec des partenaires qui promeuvent l’avortement ou la contraception. Même si la Conférence des évêques catholiques canadiens (CECC) a, en 2009, enquêté et réfuté ces allégations, les rumeurs alimentées par ces groupes ont fini par avoir raison d’un partenariat de longue date. Sous la pression d’une mouvance de plus en plus radicale, la direction de Développement et paix a cherché dernièrement à imposer des changements fondamentaux à la façon de travailler avec les partenaires du Sud. Le Conseil national vient de rappeler à la direction que de tels changements doivent être débattus et décidés, de façon transparente, dans les instances appropriées.

Le syndicat encouragé


Le Syndicat des employé-e-s de Développement et paix (CSN), représentant les quelque 60 salarié-es de l’organisme se réjouit de constater que les membres du Conseil national partagent les préoccupations des employé-es de l’organisme et qu’ils soutiennent leur action de solidarité internationale visant d’abord et avant tout le développement humain.
« Nous obliger à obtenir une lettre d’appui d’un évêque local pour travailler en partenariat ou encore nous forcer à exclure de travailler en coalition avec des organismes qui ne défendent pas l’agenda moral de l’Église c’est remettre en cause les fondements de notre travail depuis 44 ans, et quant à nous, ce ne serait vraiment pas pour améliorer le quotidien des populations vulnérables que nous appuyons », explique la présidente du syndicat, Marcelle Sinclair.

Comité spécial

Le Conseil national a convenu de mettre sur pied un comité de cinq membres pour rencontrer le comité permanent de la CECC et formuler des recommandations. Le syndicat souhaite être entendu dans cette discussion : « Nous sommes celles et ceux qui sommes les mieux à même de mesurer les impacts de ces changements à nos façons de faire » explique Marcelle Sinclair.

Le syndicat entend aussi défendre la démocratie et la transparence au sein de Développement et Paix : « C’est au Conseil national que des décisions fondamentales doivent être prises. Il en va de l’indépendance et de l’autonomie de Développement et Paix qui nous tiennent tous à cœur ». Soulignons que la résolution prévoit que les recommandations résultant du dialogue avec la CECC devront être étudiées, discutées et décidées lors d’une prochaine rencontre du Comité national de Développement et Paix.

(Développement et Paix œuvre depuis 44 ans pour la justice dans le monde. Environ 60 personnes y travaillent. Leur syndicat CSN est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain et à la Confédération des syndicats nationaux. Réunissant 300 000 travailleuses et travailleurs, la CSN célèbre cette année ses 90 ans.)

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